Uniformes du 1er Empire

Le 1er Empire (1804-1815)

Le sacre de Napoléon Ier par David

Le sacre de Napoléon Ier par David le 2 décembre 1804 à la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Napoléon Bonaparte dirigea la France à partir de la fin de l’année 1799 ; il est d'abord Premier Consul du 10 novembre 1799 au 18 mai 1804 puis Empereur des Français, sous le nom de Napoléon Ier, du 18 mai 1804 au 11 avril 1814, puis du 20 mars au 22 juin 1815.

Aigle Impérial Le passage de la République à l’Empire nécessita la création d’armoiries impériales, ainsi que la création d’objets symboliques destinés à établir une tradition auparavant inexistante. Napoléon décida d’associer aux symboles de son règne les images qui ont pu représenter auparavant la France, ainsi que les pouvoirs forts européens. L’aigle est choisi en référence aux aigles romaines, portées par les légions, mais il est également le symbole de Charlemagne. Les abeilles sont censées rappeler les Mérovingiens.

En France, il a fallut attendre les années 1660 pour voir s'imposer le port d'une tenue uniforme. On retrouva, le gris (puis le blanc) qui constituent alors la couleur de l'infanterie. Parallèlement, le rouge et le bleu sont le domaine de la Maison royale et de certains régiments étrangers ; ce furent les ordonnances de 1670 et 1690 qui imposèrent l'uniforme, préconisant l'habit blanc-gris avec parements rouges, veste ou gilet et culotte bleue, rouge ou blanche, les trois couleurs des Bourbons et comme coiffure, le lampion ou tricorne en feutre noir, avec cocarde aux couleurs du colonel.

L'habit bleu "national " et le bicorne des volontaires remplaça l'habit blanc et le tricorne des troupes royales. Sous Napoléon Ier, Uniforme de Grenadierla tenue du règlement de 1786 resta en vigueur jusqu'en 1813. L'habit bleu à parements et collets rouges, retroussis blanc, veste, culotte et guêtres blanches, constitua la tenue de parade, à laquelle se substitue en campagne, un pantalon de toile et une longue redingote. Le bonnet à poil, qui coiffait les grenadiers des unités d'élite ne fut conservé que dans la Garde Impériale, et le chapeau de feutre resta longtemps la coiffure habituelle, bien que le shako soit réglementaire. L'amour que l'Empereur portait aux belles troupes lui fit fermer les yeux sur  certaines irrégularités, et, si lui-même ne portait que des uniformes très discrets, son entourage empanaché brillait de mille feux.

Il est important de savoir que chaque corps avaient des tenues différentes et que celles-ci ont évoluées tout au long du 1er Empire. Elles sont ici généralisées afin de mieux comprendre l'origine de l'inspiration des tenues dans les marches folkloriques.   

Historique des tenues du 1er Empire dans les marches folkloriques

L'origine des marches remonte au Moyen Âge sous forme de processions dédiées à la Fête-Dieu et ensuite dédiées à un saint qui s'est dévoué en faveur de la communauté. Mais dans le courant du XVIII ième siècle, de plus en plus de ces cérémonies devenaient un prétexte pour s'amuser et tourner la religion en dérision, ce qui ne plut pas au clergé et révolution française aidant, l'édit de Joseph II en 1786 mis les processions en pause.

Les coutumes reprendront en 1802 après le concordat signé entre Napoléon Ier et le Pape Pie VII. C'est à ce moment que les Marches prirent un nouvel essor et devinrent des escortes militaires. Cependant, les tenues premières escortes devaient être loin de rappeler celles du 1er Empire, les escortes affichaient une large variété de costumes disparates avant d'adopter, dans la seconde moitié du XIXème siècle, les tenues de notre armée belge. Seules quelques rares compagnies étaient équipées de répliques du 1er Empire, telles que les Sapeurs-Grenadiers de Thuin et les grenadiers de Fosses.

Pour en venir au cheminement qui aboutit aux tenues actuelles, ce seraient les deux louageurs, de Gerpinnes et Tarciennes, qui auraient standardisés les uniformes et les auraient démocratisés. Cependant, ce n'étaient toujours pas des uniformes du 1er Empire, mais des tenues de la seconde moitié du XIXème siècle qui étaient louées.

Ce n'est que dans les années 1960, et dans les bourgades industrialisées comme Châtelet, Thuin ou Fosses, que (re)nait la passion pour les uniformes étincelants du 1er Empire, avec le mythe des marches folkloriques en défroque après 1815. C'est la demande aux louageurs de confectionner des uniformes du 1er Empire, de la part du président de l'Association des Marches, qui permit la diffusion du costume du 1er Empire dans les villages. C'est probablement à ce moment que la désignation des costumes comme étant du 1er Empire et du 2ème Empire s'avèra nécessaire et s'installa dans le jargon des marcheurs. Notons que le terme de "2ème Empire" n'est pas historiquement appropriés aux tenues qu'il désigne, car la source des uniformes qu'il qualifie est à chercher dans les uniformes du début de l'armée belge et non pas dans ceux portés par les soldats de Napoléon III. Seules les tenues de zouaves et de Spahis peuvent revendiquer historiquement ce terme.

Bref, on peut résumer que l'origine des tenues qui se perpétuent de nos jours dans les marches, émanerait du XIXème siècle avec, pour commencer, une large variété de costumes disparates, pour ensuite adopter l'uniforme de l'armée belge et revenir, dans la seconde moitié du XXème siècle, au flamboyantes tenues du 1er Empire. C'est pour celà que, hormis certaines marches revêtues exclusivement d'uniformes du 1er Empire, il n'est pas rare de voir des marches arborant les deux types d'uniformes ou seulement celui dit du "second Empire".

Les tenues inspirées du Ier Empire sont si prestigieuses et colorées car, au XVIIIe et XIXe on a cherché à produire les tenues les plus éclatantes possibles étant donné que le recrutement de l'armée était fondé, hormis pour la conscription - engagement obligatoire des hommes entre 20 et 25 ans en cas de conflit -, sur le principe du volontariat. Il fallait donc céder au goût instinctif de l'individu pour le clinquant et le chamarré. De plus, destinés à être montrés, les uniformes de parade (uniformes de "grande tenue" récupérées par les pélerins) se voulaient le reflet de la puissance et de la tradition d'une armée. Dès lors, les coiffes, décorations, larges épaulettes, couleurs vives étaient de sortie.

Pour les reconnaitres

Les costumes du 1er Empire comportent toujours une paire de guêtres montante au niveau du genou, une paire d'épaulettes, deux banderoles croisées (le baudrier et la porte-giberne) et une veste qui se termine en queue de pie.

Schéma d'uniforme d'infanterie

A : Colback ou Bonnet à poil (shako à partir de 1809, bicorne jusqu'en 1809 ou bonnet de police en bivouac).

B : Plumet. Ornement de plumes de coq accroché à un colback ou un shako dont la couleur change selon de type de soldat (exemple: les Chasseurs ont un plumet vert et rouge, les Voltigeurs, vert et jaune, etc.).

C : Plaque dorée. Pour certains soldats, comme les Fusiliers, il y est écrit le numéro du régiment. Certain, en revanche, n'en n'ont pas. Ici, il y a l'Aigle Impériale gravée.

D : Cocarde tricolore. Les soldats en sont équipés depuis la Révolution. Cela rappelle qu'ils se battent pour la République et la France.

E : Fourragère. Ornement décoratif de l'uniforme militaire en forme de cordelière.

F : Raquette. Elle fait partie de la fourragère. Elle aussi est décorative.

G : Capote. (sorte de long manteau) roulée sur le havresac.

H : Epaulettes. Les épaulettes servent à maintenir les baudriers et à amortir les coups de sabres. Les franges et les couleurs éventuelles, servent quand à elles à différencier les grades et les corps d'armée.

I : Calotte en drap.Cette décoration en forme de croix sera remplacé en 1807 par une grenade (cette décoration est spécifique aux bonnets à poils).

J : Havresac. Il est fait en peau de vache ou de veaux.

K : Galons de grades. Seuls les soldats gradés (caporal, sergent, etc) en porte. Le nombre varie en fonction du grade.

L : Plastron. Partie de vêtement blanche de l'uniforme qui couvre la poitrine.

M : Gilet. Il se porte sous l'uniforme.

N : Giberne.

O : Parement. Sur ce soldats, il s'agit du rouge au bout des manches. Chez certains soldats, elles peuvent être en pointes.

P : Patte de parement. Il s'agit de blanc sur le parement. Des boutons y sont cousus.

Q : Fusil.

R : Baïonnette. Ce soldat l'a montée sur le fusil.

S : Galon. Il est décerné aux soldats les plus anciens (ceux qui ont plus de 14 ans de service).

T : Pantalon.

U : Retroussis. Cela s'appelle comme ça car les coins de la queue de pie sont retroussés sur eux-même. Il sont attaché par un ornement représentant un cor de chasse ou une grenade ou le numéro du régiment.

V : Guêtres.

W : Souliers.

X : Bonnet de police. Il est attaché sous la giberne.

Y : Basque. Sur ce soldat, c'est la partie bleue de l'uniforme. Le blanc étant le revers (voir L).

Z : Sabre-Briquet. Juste à côté de lui, il y a le fourreau de la baïonnette.

Sources: