Il est de tradition de ne pas compter de femmes dans les rangs des compagnies de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Cependant, quelques postes sont dévolus aux dames, ceux de cantinières, infirmières, vivandières ou ceux de porte-chapeaux
Place des femmes dans les marches folkloriques
Les cantinières portent un tonneau avec lequel elles sont chargées de servir les "gouttes" aux Marcheurs. La cantinière passe entre les rangs pour servir ses verres d'alcool à la demande des Marcheurs ou à la demande des officiers.
Les infirmières portent une trousse de soin et veillent à soigner les marcheurs qui se blessent superficiellement, à la suite d'une décharge trop puissante ou d'un incident mineur.
Les vivandières portent généralement un panier dans lequel elles transportent des souvenirs qu'elles vendent aux marcheurs, spectateurs et pélerins. Cela peut être un porte-clé, un autocollant, un petit tonneau fait main...
Les porte-chapeaux assistent quant à elles, le Sergent-Sapeur et le Tambour-Major. Ces derniers sont coiffés d'imposants colbacks surmontés de grands plumets qui ne sont portés que lors des moments les plus solennels de la Marche. Entre-temps ils échangent leurs colbacks contre un bonnet de police ou un képi, et ce sont les porte-chapeaux qui doivent veiller sur leurs couvre-chefs.
Généralement, les femmes faisant partie d'une compagnie de marche folklorique sont tenues de casser leur verre afin d'officialiser leur place.
Les tenues des femmes dans les marches folkloriques
Historique des femmes dans l'armée de Napoléon
Les vivandières (mais il y a aussi des vivandiers) s'occupaient de la nourriture, ainsi que des objets de première nécessité, qu'elles avaient le droit de vendre à des prix raisonnables. Elles étaient sélectionnées par le conseil d'administration du régiment. Elles reçevaient alors une "Patente de Vivandière".
Elles arboraient, en guise de badge, un tonnelet, qui, autant que faire se peut, contenait de l'eau-de-vie ou à défaut n'importe quel remontant, pour servir plusieurs petits gobelets, qu'elles essuaient éventuellement avec leur tablier entre deux clients.
Les cantinières étaient les épouses des cantiniers, marchand de comestibles, ou les femmes (obligatoirement mariée en France) qui exercent la fonction de cantinier. Tous deux suivaient l'armée, s'établissant au besoin dans les places principales. Dans le régiment français en parade, les cantinières marchaient derrière la musique menée par le tambour-major et quelques pas en avant de l’état-major, ce qui indique bien l’importance dans laquelle elles se tiennent. C’étaient aussi, généralement, des femmes courageuses et compatissantes.
Les infirmières n'existaient pas sous un réel statut. Lorsqu'un soldat était blessé, et étant donné que la médecine n'en était qu'à ses balbutiements, c'était les vivandières, ou cantinières, qui soignaient les soldats blessés à l'aide d'un pansement ou d'une rasade de tord-boyaux.
Cantinière ou vivandière ? Le métier fut le même au XIXe siècle, mais la vivandière était attachée au quartier-général à la différence de la cantinière qui résidait à la caserne.
Elles s'occupaient de la nourriture, qu'elles avaient le droit de vendre, ainsi que des objets de première nécessité (papier lettre, lacets, boutons, eau-de-vie, vinaigre), à des prix raisonnables. Elles reçevaient alors une "Patente" spécifiant qu'elles devaient obéir aux règlements militaires, toujours avoir avec elles les objets les plus nécessaires aux soldats, et les vendre un prix raisonnable. Celle-ci comportait également un numéro d'enregistrement, la liste des animaux et véhicules en leur possession mais aussi leur signalement (origine, âge, taille, couleur des cheveux et des yeux, forme du nez, etc.).
Il n'y a jamais eu vraiment d'uniforme pour les vivandières et les cantinières. Mais celles qui eurent l'autorisation de servir dans la Garde Impériale avait un semi-uniforme choisi par elles-même avec un chapeau de cavalerie et une redingote bleue de cavalerie de la Garde, et en général se conduisirent et s'habillèrent beaucoup plus sérieusement que les autres cantinières de la Ligne. Mais on peut trouver des illustrations montrant des cantinières de la Garde portant de simples vêtements civils, ou celles du 15e d'infanterie léger, portant une sorte de dolman rouge revers bleu clair des hussard et une plume rouge et verte sur son chapeau.
"La cantinière a pour suivre les troupes une petite charrette, attelée d’un ou deux chevaux ; c’est dans cet équipage que, lors des manœuvres, elle se rend sur le terrain. Pendant le repos, elle débite aux officiers et aux soldats son tabac et ses liqueurs. En campagne, elle se dévoue pour son régiment ; plus d’une fois, au fort de la bataille, on l’a vue aller de rang en rang porter la goutte aux soldats, et braver la mitraille pour aller donner un peu d’eau aux blessés. Elle ne compte pas, ces jours-là, elle ne vend pas, elle donne"
La Grande Armée compta aussi dans ses rangs des femmes qui ne se contentaient ni de suivre un mari ou un amant en campagne, ni de sustenter les corps, mais qui faisaient le coup de sabre ou le coup de feu, ce qui d'ailleurs n'étonnait personne puisqu'elles étaient des soldats comme les autres.
On ne sait pas exactement combien de femmes ont combattu comme soldat. Ne pouvant bien entendu se présenter en tant que femme, elles entraient au service habillées en homme et sous un nom masculin. De cette façon, elles restaient anonymes. Ce n'était que dans des circonstances exceptionnelles qu'on découvrait le vrai sexe, par exemple quand ces femmes étaient blessées.
Sources: