Le Tromblon

Le tromblon est un type d'arme à feu pourvu d'un canon évasé et d'une crosse d'épaule. Le tromblon, aussi appelé espingole, mousqueton ou huleau en wallon, est une arme à feu que l'on charge par la gueule, et dont le canon est en forme de trompette. Les tromblons utilisés dans nos marches folkloriques sont dit "à percussion", c'est-à-dire tromblon dans lequel l'inflammation de la poudre est provoquée par le choc d'un percuteur sur une capsule de fulminate.

Tromblon de marche folklorique

Le canon en forme d'entonnoir facilite beaucoup le réarmement du tromblon avec des projectiles de toute sorte (balles de plomb mais aussi cailloux ou morceaux de verre) dans des situations difficiles telles que dans la précipatation, l'agitation... et permet à un tireur médiocre de maximiser ses chances de mettre hors d'état de nuire, une ou plusieurs cibles à courte portée.

Les tromblons, dont l'origine serait allemande mais développés par les Hollandais, apparaissent au début du XVIIème siècle, et se répandent assez rapidement dans la marine et la piraterie. Leur succès est lié à leur facilité d'emploi à courte portée, et à leur capacité à délivrer aussi bien une charge à mitraille qu'une balle. Assez naturellement, il sera très répandu parmi les marins, étant particulièrement bien adapté aux combats d'abordage. Le tromblon est l'arme la plus généralement représentée comme étant l'arme des pélerins.

Utilisation des tromblons dans les marches folkloriques

Les tromblons sont utilisés par les soldats, souvent artilleurs, dans nos marches folkloriques, pour tirer des salves en honneur aux reliques et aux personnalités du jour.

Les tromblons, dépourvus de bandouillère, se portent "en poupée" (tenu à bras comme s'il était bercé) ou sur l'épaule lorsque les marcheurs forment les rangs dans une compagnie en marche, et en "présentez arme" lorsque la compagnie présente ses honneurs (Lors des cérémonies solennelles, en passant devant une autorité...). Les directives pour tenir un tromblon sont données par les officiers en temps voulu.

Tromblons en poupée (du coté gauche) Tromblons en "présentez arme"

Modèles de tromblons dans les marches folkloriques

Contrairement aux fusils, les tromblons utilisés dans les marches folkloriques sont assez standards. Seuls varient la taille de la crosse ou du canon, la couleur du bois et le chrome du canon.

Les tromblons utilisés en marches sont des répliques de tromblons adaptés au système de mise à feu par "percussion" adoptés entre le 1er Empire et le 2ème Empire.

Remarque: Le canon du tromblon à poudre noire est lisse. Si le canon d'une arme est rayé, elle doit être soumise à l’autorisation de la police (détention d’arme) .

Le tromblon du 1er Empire (1804-1815)

En octobre 1798, Bonaparte commande à ses officiers de cavalerie légère de l'armée d'Orient (de chasseurs et hussards) de se munir, à l'exemple des mamelucks, d'un tromblon, jugé d'une grande utilité dans les combats rapprochés. A l'époque, tout comme le fusil, la mise à feu de la poudre est produite par un silex heurtant une pièce de métal appelée batterie.

Tromblon à silex Platine à silex

Le tromblon du 2ème Empire (1852-1870)

Rien n'affirme que le tromblon est encore utilisé à l'époque de Napoléon III, d'autant que le tromblon est principalement une arme de cavalerie et que la précision et les effets vulnérants des fusils tels que le Chassepot, ainsi que l'utilisation d'obus percutants, rendent les charges de cavalerie inutiles. Et à terme, marque la fin de la cavalerie avec peut-être, celle du tromblon.

Fonctionnement d'une platine à percussion

Sur les armes à percussion, la nouveauté, par rapport aux armes à silex, se situe au niveau du bassinet (la lumière, qui est le trou qui conduit la poudre dans le canon)! Celle-ci est remplacée par une petite cheminée sur laquelle se pose une capsule qui contient du fulminate de mercure ( Hg(CNO)2 ). La propriété de ce mélange né de la chimie, est d'exploser non seulement en présence d'une flamme mais aussi sous le choc. Le choc est produit par le chien qui cette fois agit comme un marteau, plus comme "frottement".

La flamme de l'explosion est envoyée vers la charge principale du canon via la cheminée qui enflamme la poudre. L'avantage non négligeable est que la pluie n'est plus un obstacle. En outre sans amorce, l'arme chargée reste sûre.

La poudre à canon a d'abord été utilisée comme amorce, mais elle ne s'allumait pas si elle était mouillée et n'était pas d'usage facile. C'est pourquoi les militaires l'ont remplacé par des produits chimiques protégés dans une capsule métallique étanche, qu'on appellera naturellement « amorce ». C'est le dangereux fulminate de mercure qui a été le plus utilisé jusqu'au milieu du XXe siècle.

Outre qu'il est toxique et libère dans l'air des vapeurs toxiques de mercure à l'explosion, il est instable et assez sensible à l'eau, aux chocs ou à l'électricité statique.

Le fulminate est depuis quelques décennies peu à peu remplacé par d'autres produits plus stables et non corrosifs (Styphnate de plomb ou azoture de plomb (PbN6) par exemple), le nitrate de baryum remplacant le chlorate de potassium. Ces amorces sont moins toxiques que les anciennes, mais non anodines. La fabrication des amorces, bien que soumise depuis longtemps à des principes de sécurité renforcée a donné lieu à de nombreux accidents, généralement suite à des erreurs humaines ou malveillances.

Comment charger son tromblon

Respecter le dosage de poudre noire : 15 à 20 g pour un tromblon (un "Kodak équivaut à 33g). Si le dosage est excessif, la poudre ne brûle pas complètement et les grains non consummés sont projetés intacte, ce qui est dangereux et du gaspillage. De plus, si l'on force la dose, le canon de l'arme risque d'exploser et le recul est d'autant plus important.

Entretien d'un tromblon à poudre noire

Sources:

Le canon en forme d'entonnoir n'est pas conçu pour augmenter la précision et la portée de l'arme, mais sert à tirer des projectiles multiples à courte portée. Cette forme permet également un chargement plus facile des munitions dans le canon. Ceci facilite beaucoup le réarmement du tromblon avec des projectiles de toute sorte (balles de plomb mais aussi cailloux ou morceaux de verre) dans les situations où ce ne serait pas normalement possible comme par exemple sur une diligence roulant sur une route dégradée.

Par sa nature, le tromblon n'est pas une arme très subtile. Bien qu'il ait été parfois employé dans un arrangement militaire, des tromblons à silex ont ainsi été employés par les forces de Catherine II de Russie pendant des guerres pour étendre le territoire de Russie, il s'agissait avant tout d'une arme de défense dont l'intérêt principal était de permettre à un tireur médiocre de maximiser ses chances de mettre hors d'état une ou plusieurs cibles à courte portée.