le Pistolet

Le pistolet est un type d'arme à feu pourvu d'un canon court et d'une crosse courte à pommeau. Les pistolets utilisés dans nos marches folkloriques sont dit "à percussion", c'est-à-dire pistolet dans lequel l'inflammation de la poudre est provoquée par le choc d'un percuteur sur une capsule de fulminate.

Pistolet de marches folkloriques

Pistolet de marches folkloriques

Les premiers pistolets sont apparus à l'aube de l'histoire des armes à feu (entre 1450 et 1500). D'une taille imposante et dotés d'un canon unique à chargement par la gueule et d'un système de mise à feu par mèche, rouet ensuite par silex, leur poignée était souvent dotée d'un lourd pommeau, la calotte, en métal qui permettait de se servir du pistolet comme d'une arme contondante après avoir tiré l'unique coup. Des armes à canons multiples ont été créées mais peu produites.

Un pistolet à poudre noire est une arme à feu soumise à l’autorisation de la police (détention d’arme) si le canon est rayé. Pour les pistolets à 2 canons (souvent appelés pistolets de cocher) ils restent des armes de panoplie si le canon est lisse et donc 1 coup par canon.

Utilisation des pistolets dans les marches folkloriques

Les pistolets sont utilisés, en complément d'une hache ou d'un sabre-briquet, par les sapeurs, sous-officiers ou officiers afin de tirer des salves en honneur aux reliques et aux personnalités du jour.

PistoletLes pistolets se rangent dans une gaine ou directement à la ceinture.

 

Modèles de pistolets dans les marches folkloriques

Comme pour les fusils, les pistolets utilisés dans les marches folkloriques sont assez variés. Ils peuvent varier selon la taille et la couleur du bois, mais aussi provenir de différents pays et être de modèle anglais, espagnoles, italiens...

Les pistolets utilisés en marches sont des répliques de pistolets adaptés au système de mise à feu par "percussion" adoptés entre le 1er Empire et le 2ème Empire.

Les pistolets du 1er Empire (1804-1815)

Pistloet An IX     An XIII

             Le pistolet d'arçon modèle An IX                                       Le pistolet modèle An XIII

En 1800, le futur Empereur des Français nomme une commission formée d'officiers d'artillerie et de contôleurs d'armes de l'ancien régime dont la tâche consiste à définir un système d'arme susceptible de remplacer le pistolet de 1777 dont l'efficacité était très douteuse. Le travail mené par ces spécialistes se traduit par le règlement du 21 pluviose An IX (11 février 1801) et donne naissance à une arme remarquable, destinée à la cavalerie légère - comme les hussards et les chasseurs - le pistolet d'arçon modèle An IX (1801).

S'inspirant en partie du modèle 1763-1766, mais se fondant sur d'autres armes réalisées sous la révolution, ce pistolet, plus court que son prédécesseur, est fabriqué par quatre manufactures françaises, à Charleville, Saint-Etienne, Maubeuge et Versailles.

Quatre ans après le lancement de la fabrication de ce pistolet, apparaît une nouvelle arme de ce type. La raison de cette affaire tient en partie au fait que la manufacture d'armes de Tulle - qui dépendait jusque là de la marine et des colonies - est passée sous le contôle du ministère de la guerre. De cette manière, la production des armes portatives a échappé à des marins qui avaient de tout temps assuré leurs propres besoins en la matière. Sur leur insistance, le pistolet modèle An IX est modifié, en reprenant des éléments du pistolet de bord de 1786, toujours fabriqué et auquel la marine tient beaucoup, donnant naissance au pistolet modèle An XIII. Cette arme, reprenant la platine du pistolet modèle An IX en conserve également le canon - lequel est fixé à la monture par une capucine - la baguette étant à tête de clou sans ressort.

Du fait de ses très grandes qualités, le pistolet modèle An XIII produit entre 1806 et 1819, fut largement copié à travers l'Europe napoléonienne, notamment au royaume de Naples, en Hollande, en Saxe, au Wurtemberg, au Hanovre, en Espagne, au Piémont, par la manufacture d'armes de Turin, mais aussi en Amérique du Nord.

Les pistolets modèles An IX et An XIII sont employés par la cavalerie légère impériale, et même par les dragons. Ils se révèlent des armes redoutables dans les combats au corps à corps, où les coups dits à brûle-pourpoint, c'est-à-dire à bout portant, sont recommandés. Cependant, lorsque ces coups sont portés en touchant l'ennemi, ils risquent de faire éclater le canon. Le pistolet est attaché à une lanière, de façon à permettre au cavalier de le lâcher brusquement, sans le perdre, afin de pouvoir se saisir de son sabre.

Le pistolet du 2ème Empire (1852-1870)

Les pistolets utilisés à l'époque de Napoléon III sont équipés du principe du "fusil Chassepot". L'innovation est le chargement par la culasse, et non plus par la gueule. Cela permet donc d'avoir une cadence de tir accrue. Les pistolets projettent également des balles par un canon à présent rayé. C'est la base des pistolets modernes.

Pistolet Napoléon IIIPistolet sous Napoléon III

Fonctionnement d'une platine à percussion

platine-percussionSur les armes à percussion, la nouveauté, par rapport aux armes à silex,  se situe au niveau du bassinet (la lumière, qui est le trou qui conduit la poudre dans le canon)! Celle-ci est remplacée par une petite cheminée sur laquelle se pose une capsule qui contient du fulminate de mercure ( Hg(CNO)2 ). La propriété de ce mélange né de la chimie, est d'exploser non seulement en présence d'une flamme mais aussi sous le choc. Le choc est produit par le chien qui cette fois agit comme un marteau, plus comme "frottement".

La flamme de l'explosion est envoyée vers la charge principale du canon via la cheminée qui enflamme la poudre. L'avantage non négligeable est que la pluie n'est plus un obstacle. En outre sans amorce, l'arme chargée reste sûre.

AmorcesLa poudre à canon a d'abord été utilisée comme amorce, mais elle ne s'allumait pas si elle était mouillée et n'était pas d'usage facile. C'est pourquoi les militaires l'ont remplacé par des produits chimiques protégés dans une capsule métallique étanche, qu'on appellera naturellement « amorce ». C'est le dangereux fulminate de mercure qui a été le plus utilisé jusqu'au milieu du XXe siècle.

Outre qu'il est toxique et libère dans l'air des vapeurs toxiques de mercure à l'explosion, il est instable et assez sensible à l'eau, aux chocs ou à l'électricité statique.

Le fulminate est depuis quelques décennies peu à peu remplacé par d'autres produits plus stables et non corrosifs (Styphnate de plomb ou azoture de plomb (PbN6) par exemple), le nitrate de baryum remplacant le chlorate de potassium. Ces amorces sont moins toxiques que les anciennes, mais non anodines. La fabrication des amorces, bien que soumise depuis longtemps à des principes de sécurité renforcée a donné lieu à de nombreux accidents, généralement suite à des erreurs humaines ou malveillances.

Chargement du pistolet

Respecter le dosage de poudre noire : 10 g pour un fusil (un "Kodak équivaut à 33g). Si le dosage est excessif, la poudre ne brûle pas complètement et les grains non consummés sont projetés intacte, ce qui est dangereux et du gaspillage. De plus, si l'on force la dose, le canon de l'arme risque d'exploser et le recul est d'autant plus important.

Entretien d'un pistolet à poudre noire

Sources: