Saint Gérard

Saint Gérard de Brogne (Stave, 890 - Brogne, 959), est honoré le 3 octobre. Il fonda en 914 à Brogne, aujourd'hui Saint-Gérard (Belgique), une abbaye bénédictine.

Saint Gérard de Brogne

Saint Gérard de Brogne

La vie de Saint Gérard

Saint-Gérard est sans doute né vers 890 à Stave, petit village du canton de Florennes,au cœur même de l’ancien territoire de Lomme, comprenant presque tout l’Entre–Sambre–et–Meuse. Par son père Sancius, Gérard se rattachait à la famille du duc d’Austrasie, et par sa mère, il était neveu d’Etienne, évêque de Liège. Entre autres domaines, les parents de Gérard possédaient la terre de Brogne. C’était un grand domaine enclavé dans un site ravissant de la forêt de Marlagne, très étendue à cette époque ; exploitation agricole ou villa et, sans aucun doute aussi, pied–à–terre où les chasseurs se réunissaient de temps à autre. Une chapelle très ancienne consacrée dit–on par Saint–Lambert à Saint Michel et à Saint Pierre, y subsistait du temps de Gérard. La tradition y rattache l’existence d'une source et d'un puits remontant à une haute antiquité ; et l’existence de la chapelle Saint–Pierre que l’on voit encore aujourd’hui le long de la grand’route. De bonne heure, les parents de Gérard choisirent pour lui la carrière des armes, selon l’usage de son temps, et il fut admis dès lors en qualité de page à la cour de Béranger, comte de Namur. Ses vertus et ses dons remarquables lui valurent bientôt la confiance et l’amitié du comte, au point que Gérard acquit en peu de temps une grande influence dans l’administration du comté, et il se voyait de préférence confier par Béranger les affaires les plus difficiles.

Militaire de carrière, Gérard prend l'habit bénédictin après la mort de son père, le seigneur de Brogne, et fonde une abbaye sur le domaine familial. Gérard en toute occasion, donnait aux choses spirituelles le pas sur les choses corporelles. Ne serait–ce pas au cours d’une partie de chasse, d’une réunion dans son domaine de Brogne, où il avait convié ses jeunes amis, que, s’écartant du groupe bruyant des chasseurs, Gérard vint se recueillir quelques moments dans la vieille chapelle ? Absorbé dans la prière, il s’y assoupit et, il reçut, dans un songe, les indications et les ordres de l'apôtre saint Pierre. La vision est nette. Il lui faut amener ici les reliques de saint Eugène de Tolède, martyr, et ériger aussitôt un temple plus vaste à la gloire de Dieu et de saint Eugène, dans la forme révélée par la vision. Peu après, au cours d'un voyage en France, Gérard, de passage à l'abbaye bénédictine de Saint-Denis près de Paris, y apprend la présence des reliques de saint Eugène et est assez heureux pour en obtenir une partie pour le sanctuaire restauré de Brogne. L'église paroissiale de Saint-Gérard possède encore aujourd'hui cette insigne relique : l'avant-bras du saint martyr. Répondant à l'appel divin, Gérard renonce ensuite au monde pour embrasser la vie religieuse des moines bénédictins de l'abbaye de Saint-Denis. Un acte de l'an 919 atteste de sa volonté de devenir moine. Quelques années plus tard, il revient, moine et prêtre dans sa patrie, à la tête de douze autres religieux pour fonder un modeste monastère auprès du sanctuaire de Brogne. Il a le titre d'abbé en 923.

Formé à Saint-Denis, près de Paris, il aurait sans doute préféré vivre dans la solitude et paix de son monastère, mais les seigneurs de Flandre (Arnould le Vieux) et de Hainaut (Gislebert de Hainaut) le mirent fréquemment à contribution pour réformer des monastères sous leur juridiction. Les princes de l'époque, sans être des saints, veillent à la bonne tenue des monastères dans leurs états. La biographie de Gérard nous parle de 18 monastères. On est certain que Gislebert lui confia la réforme de l'abbaye de Saint-Ghislain et Arnoul celles des deux abbayes de Gand, Saint-Bavon et Saint-Pierre, et de celles de Saint-Bertin (Saint-Omer) et Saint-Amand. C'est de la réforme de Saint-Bertin (en 949) que nous sommes le mieux renseignés, grâce à la chronique de Folcuin (écrite en 961-962), moine de l'abbaye. Si réforme veut bien dire 'rétablissement de la discipline religieuse et expulsion des moines récalcitrants', elle comporte également des aspects pratiques comme la prospérité matérielle du monastère (et le recouvrement de son indépendance vis-à-vis des seigneurs locaux) avec renouvellement de la vie intellectuelle et liturgique. Meme si elle est contemporaine de la réforme commencée à Cluny (fondée en 910) la réforme de Saint Gérard en est indépendante.  Ayant renoncé à tous ses titres Gérard ne garda, à la fin de sa vie que celui de Brogne. Il s'éteignit à Brogne (aujourd'hui Saint-Gérard, le 3 octobre 959, Gérard est canonisé par Innocent II, lors du Concile de Reims, en 1131.

Le culte de Saint Gérard

Statue de Saint Gérard de Stave

Statue de Saint Gérard de Stave

A la mort de Saint Gérard, les croyants vinrent en pèlerinage l'implorer afin d'obtenir la guérison de leur fièvre ou de leur jaunisse. A cette occasion, ils s'abreuvaient au puits de Saint-Pierre qui se trouvait au milieu de l'abbatiale, dans la nef réservée aux fidèles, juste devant l'escalier qui menait au choeur des moines. Plusieurs documents d'époque attestent des miracles.

Saint Gérard est invoqué contre:

La jaunisse, mais également contre les maladies de l’estomac, les maladies nerveuses, les dépérissements, pour les femmes en couche et même contre les maladies des porcs. A Liège, autrefois, on l'invoquait aussi contre les convulsions des enfants provoquées par la dentition. 

Le patronat de Saint Gérard

Saint Gérard est la patron de la ville de Saint Gérard, avec son abbaye, ainsi que de l'église paroissiale de Brogne.

Les reliques de Saint Gérard

Reliquaire de saint Gérard, abbaye hétérodoxe de Maredsous

Reliquaire de saint Gérard, abbaye hétérodoxe de Maredsous

A sa mort à Brogne, Saint Gérard fut enterré dans le choeur de l'église abbatiale. Il sera canonisé en 1131 et ses restes seront exposés, aux nombreux fidèles, dans un luxueux reliquaire. Cependant, à la fin de l'ancien régime. L'abbaye, qui comptait douze moines en 1792, n'en compta plus que deux en 1795. Les possessions de l'abbaye devinrent biens nationaux , furent lotis et vendus. En 1797, Jean Baptiste Paulée, un financier français racheta la plupart des bâtiments. Les moines durent se disperser et les reliques de St-Gérard disparurent. Malgré bien des recherches, il n'a pu encore être retrouvé.

Il reste heureusement plusieurs reliques importantes qui avaient été détachées du corps au 17ième siècle: la mâchoire inférieure que Jean Dauvin, évêque de Namur, avait fait enfermer dans un beau reliquaire d'argent et qui se trouve actuellement à la cure de Saint-Gérard; une côte donnée en 1646 par Engelbert Desbois, évêque de Namur, à m. de Houdion, évêque de Brugge; cette relique fut remise plus tard aux religieuses de Sainte-Godelieve, à Brugge, puis fut donnée à l'abbaye de Maredsous, le 23 mars 1910. A l'abbaye de Saint-Gérard, on conserve une partie de la côte, offerte aimablement aux Pères de l'Assomption par Dom Marmion, le 8 septembre 1921. Il convenait hautement, en effet, que l'antique abbaye, redevenue une maison religieuse, possédât une relique de son saint et illustre fondateur.

Les attributs de Saint Gérard

Statue de Saint Gérard

Statue de Saint Gérard

Saint Gérard est traditionnellement représenté portant une crosse épiscopale dans la main droite et l'Abbaye de Saint Gérard dans la main gauche. Il peut également être coiffé d'une mitre lorsqu'il n'a pas la tonsure des moines bénédictins. 

Dictons à propos de Saint Gérard

  • "A la Saint-Gérard, - Du vin fait bon marc."
  • "A la Saint-Gérard, - La récolte est encore au hasard."
  • "A la Saint-Gérard, - Les noix sont mûres pour toi et pour moi."

Sources: