Le shako

Le shako (schako, chako, czako, tschako ou mirliton) est un couvre-chef militaire, en forme de cône tronqué avec une visière.

Shako

Shakos

Le mot shako dérive du hongrois csákós süveg, qui était la coiffure des hussards, cavaliers d’origine hongroise admis au service français en 1692. Les premiers hussards étaient coiffés d’un bonnet de fourrure mais en 1747 les régiments au service de la France reçoivent le shako.

Le Shako mesure une vingtaine de centimètres. Le corps est en feutre, le sommet est recouvert par une forte calotte de cuir de vache ciré rabattue sur le cylindre comportant un gousset servant à maintenir la tige du plumet. Sur le devant est fixée une visière de cuir de vache, surmontée d’une plaque caractéristique estampée en laiton figurant un aigle debout sur un écusson (qui varie selon l'arme). Au milieu de celui-ci était ajouté le numéro du régiment.  De part et d’autre de la visière, une jugulaire de 14 écailles de laiton, agrafées sur une basane, est fixée sur le bas du cylindre de feutre par un bouton de cuivre. L’intérieur du shako est garni d’une coiffe en toile qui se serre avec une ficelle.

La plaque estampée de shako

Plaque de shako

Sur la plaque estampée en laiton, qui servaitt à différencier les régiments, figure un aigle debout sur un écusson. Au milieu de celui-ci était ajouré le numéro du régiment.

Le shako est garni de galons qui varient selon le régiment. Certains shakos ne portent qu’un galon supérieur, alors que d’autres en montrent également un à la base du fût, et d’autres encore en sont totalement dépourvu. Les officiers ornaient leur shako de galon dorés et les soldats de galon de la couleur du régiment (rouge, blanc...). En grande tenue, il est agrémenté d’un plumet et d’un cordon d’où pendent des « raquettes ».

Le Shako sous le 1er Empire

Le shako est le couvre-chef qui remplace le bicorne à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle chez les officiers des armées. C'est l'armée prussienne qui fut la première à le porter, il avait alors le nom de shako hongrois. La révolution française va codifier cette coiffure par le décret du 26 Fructidor An VII (12 septembre 1799). Le Shako de 1799 est le premier modèle officiel de toute une série qui s’achèvera vers 1840.

Un nouveau modèle de shako, plus haut et moins évasé, sera introduit en 1801 (modèle An X) et coiffera les hussards (qui préfèreront garder le plus souvent le shako de 1799), les chasseurs à cheval et l’infanterie légère. Par décret du 25 février 1806, l’Empereur Napoléon décide de généraliser l’usage du shako à toute l’infanterie de Ligne, pour remplacer le chapeau qui présentait trop d’inconvénients. Le « pot de fleurs » (c’est son surnom dans la troupe, du fait de sa forme caractéristique), s’il n’est pas très élégant, est facile à fabriquer, est renforcé et protège très bien les soldats des coups de sabre, son usage se poursuivra dans l’armée française à travers l’Empire. Il n’est véritablement distribué qu’à partir de 1807 et l’année suivante. Très vite les colonels personnalisent les coiffes de leurs soldats de divers agréments. Napoléon coupe court à cette fantaisie et décide d’en réglementer la présentation en 1810. Cordons et raquettes sont notamment supprimés, mais dans les faits, ils continuent d’être portés. Une nouvelle réglementation en 1812 modifie la plaque et enlève le couvre-nuque.

En 1821,  le shako s'allège sans vraiment changer de forme. Il est désormais confectionné en carton imperméabilisé recouvert de coton. A partir de 1844 le shako rétrécit vers le haut, retrouvant une forme tronconique. Dans les années 1860, il sera progressivement remplacé par le képi.

Sources: